Tsunami
1. Le risque à La Réunion
Historique des événements
Retour sur un événement marquant : le 26 décembre 2004
Le 26 décembre 2004, un séisme très important provoque une vague qui atteindra et dévastera la province indonésienne d’Aceh, dans le nord de l’île de Sumatra. Ce sera la région la plus touchée, car à proximité immédiate de l’épicentre. Rien que sur la côte ouest de Sumatra, 131 000 personnes périssent. La vague a ensuite déferlé sur l’ensemble du littoral du golfe du Bengale et environ six heures après le début de la catastrophe, les côtes d’Afrique de l’Est étaient atteintes par le tsunami. Fortement affaiblie, la vague arrive également à La Réunion, où elle détruit plusieurs bateaux dans le port de Sainte-Marie et celui de Saint-Gilles mais ne provoque aucune victime.
Effets du tsunami dans le port de Sainte-Maire à La Réunion (Source : Imaz Press Réunion, 2016).
Selon les archives et la BD Tsunamis * réalisée par le BRGM de nombreux événements tsunamigènes ont impacté La Réunion depuis le 19ème siècle, de manière plus ou moins importante.
* BD Tsunamis : Rapport BRGM/RP-61152-FR du BRGM “BD Tsunamis. Inventaire historique des tsunamis en France” , 2012.
Définition du risque
Les tsunamis sont des événements à la cinétique très importante. Ils sont caractérisés par une série de vagues très longues (onde marine) générées par un fort séisme sous-marin provoquant un déplacement à la surface du plancher océanique, par une grande éruption volcanique ou par un glissement de terrain sous-marin.
Les vagues d’un tsunami se déplacent à très grande vitesse (800 km/h). Lorsqu’elles atteignent les eaux peu profondes du littoral, elles sont ralenties et leur amplitude augmente. Cet effet peut être encore amplifié lorsqu’une baie ou un port canalise les vagues au moment de leur arrivée sur le rivage. Il en résulte un envahissement des terres par la mer, brutal et plus ou moins important, pouvant générer des dégâts considérables sur les habitations et les infrastructures, jusqu’à plusieurs kilomètres à l’intérieur des terres.
La Réunion est exposée à deux types de tsunamis :
- local, pouvant frapper les côtes en quelques minutes ;
- régional, pouvant frapper les côtes en quelques dizaines de minutes ou plusieurs heures, suivant l’éloignement de la source.
Dynamique de création d’un tsunami à l’approche des côtes.
Le risque dans le département
À La Réunion, seules les zones basses situées à proximité immédiate du rivage, et particulièrement les fonds de baies et les zones portuaires (La Possession, Saint-Paul, Saint-Leu, etc.) présentent un danger en cas de tsunami. Comme vu précédemment, des tsunamis ont déjà été observés à La Réunion, notamment en 1867 et 1883 et plus récemment, le 26 décembre 2004.
Le risque de tsunami n’est donc pas un risque récurrent sur l’île. Toutefois, ce risque pouvant être la conséquence d’autres risques plus fréquemment observés sur l’île (éruption volcanique, séisme, mouvement de terrain, etc.) il est important de le prendre en compte malgré le fait que 75 % des côtes réunionnaises sont à l’abri d’un tsunami (Source : « Plan de Secours Spécialisé Tsunami » de La Réunion).
2. Les actions pour prévenir le risque
Les outils de surveillance et de prévention
La connaissance et la surveillance
De manière générale, la surveillance du risque de tsunami est assurée par des centres mondiaux dont les alertes sont relayées localement par Météo-France auprès des autorités compétentes.
Dans le cadre du Plan Séisme * et suite au tsunami de décembre 2004 en Indonésie, la France a missionné le BRGM pour :
– la réalisation d’une base de données historiques sur les tsunamis ayant affecté les côtes françaises (métropole, île de la Réunion et Antilles), consultable en ligne ;
– la réalisation d’études de cas sur les tsunamis, relatives aux côtes méditerranéennes et antillaises françaises sur la base de scénarios sismiques ou gravitaires susceptibles de générer des tsunamis. L’objectif est d’estimer les hauteurs d’eau attendues ainsi que le délai entre le déclenchement du tsunami et l’arrivée des vagues sur les côtes.
- Le Système d’Alerte aux Tsunamis dans l’Océan Indien (SATOI) :
Le projet vise notamment à mettre à niveau les réseaux d’observation sismique et marégraphique maintenus par la France dans la région pour l’acquisition et la diffusion de données en temps réel, leur permettant de s’insérer dans le système régional d’alerte construit sous l’égide de la Commission Océanographique Intergouvernementale (COI) de l’UNESCO.
L’un des objectifs est de renforcer les capacités d’expertise et les outils du Centre National de la Réunion d’Alerte aux Tsunami dans l’Océan Indien (CNATOI).
* Plan Séisme : Programme national de prévention du risque sismique conduit de 2005 à 2010 et remplacé en 2011 par les Cadres d’Actions pour la prévention du risque sismique (CAPRIS).
La gestion du risque
Un Plan de Secours Spécialisé (PSS) tsunami a été signé le 17 juillet 2008 et vise à alerter les populations situées sur les sites les plus exposés, selon trois niveaux d’alerte :
- le niveau 1 – Jaune : RUN UP estimé à moins de 50 centimètres. Alerte des autorités et des responsables des installations portuaires ;
- le niveau 2 – Orange : RUN UP estimé entre 50 centimètres et 2 mètres. Alerte des autorités, des responsables des installations portuaires et des services de surveillance des plages ;
- le niveau 3 – Rouge : RUN UP estimé entre 2 et 5 mètres. Alerte générale, évacuation possible des populations menacées.
Le PSS a été élaboré à partir de données scientifiques fournies par le Commissariat à l’Énergie Atomique (CEA) et par l’apport de relevés bathymétriques et altimétriques réalisés sur la frange littorale et la côte maritime par le Service Hydrographique et Océanique de la Marine (SHOM) et l’IGN.
IMPORTANT
En tenant compte des éléments d’évaluation, de la gravité et de la nature des dégâts observés suite au passage d’un tsunami, le préfet peut également déclencher le plan ORSEC si nécessaire.
La prise en compte du risque dans l’aménagement
En raison de la puissance des tsunamis, la réduction de ses conséquences n’est possible que par une maîtrise de l’urbanisation dans les zones à risque du littoral. Suite au passage de la tempête Xynthia en France métropolitaine, la réalisation des Plans de Prévention des Risques Littoraux (PPRL) permet une gestion réglementée des espaces littoraux soumis aux risques de submersions marine et d’érosion du trait de côte. Avec une portée communale, ce document s’inscrit dans une démarche prévisionnelle et évolutive avec une perspective à long terme. Le PPRL s’impose au PLU comme document de servitude et a pour objectif final, la définition des espaces inconstructibles et constructibles avec ou sans conditions.
Toutefois, le PPRL n’intègre pas directement le risque tsunami.
Où se renseigner ?
➔ Le site du Gouvernement :
- Le risque tsunami : gouvernement.fr
➔ Le site de la Préfecture :
- Le risque tsunami : reunion.gouv.fr
➔ Les sites du CNATOI
- L’observation des tsunamis : refmar.shom.fr
➔ Les sites du BRGM
-
Le risque tsunami : planseisme.brgm.fr
➔ Le site Risques Naturels :
- Le risque tsunami : risquesnaturels.re
Les communes concernées
Carte du risque tsunami à La Réunion.
Les consignes à respecter
Tsunami- S’éloigner de la côte et se diriger vers les hauteurs
- En cas de retrait de la mer, avertir les personnes aux alentours du risque imminent de tsunami
- Si vous êtes déjà en mer, ne pas retourner au port. Se diriger vers le large le plus rapidement possible
- Grimper sur le toit d’une habitation ou d’un arbre à la cime solide
- Rester à l’écoute des autorités
- Rester vigilant quant aux possibles contaminations avant d’utiliser le réseau d’eau et avant d’ingérer des aliments